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29/07/2004






Couronné par 4 récompenses - dont l’Ours d’or – lors du prestigieux festival de Berlin, « Head-on » raconte l’histoire tragique de Cahit et Sibel. Lui est une épave complète, alcoolique miséreux, qui noie son chagrin dans l’alcool et tente de survivre. Elle est jeune et belle, mais prisonnière d’un carcan familial conservateur. Lui va percuter de plein fouet un mur, elle s’ouvre les veines. A peine se croisent-ils à l’hôpital que Sibel va demander à Cahit de l’épouser, seul moyen pour elle de quitter sa famille. Il refuse d’abord, pour accepter à contrecoeur par la suite. Ce mariage blanc va permettre à la jeune femme de vivre enfin, tandis que Cahit s’enfonce encore un peu plus dans la drogue et l’alcool… jusqu’à ce que l’amour lui apparaisse comme seule échappatoire.

Avec une histoire dense, des comédiens fabuleux (double prix d’interprétation à Berlin) et une musique formidable, « Head-on » est un remarquable film d’amour qui, s’il n’est pas très original, demeure incontestablement passionnant et touchant. On le remerciera de ne jamais basculer dans le voyeurisme et le misérabilisme facile. L’amour mis en scène est trash, violent, et par-dessus tout cruel. La famille, à l’instar de « Just a kiss », y est dénoncée un temps, pour ensuite laissée place à une analyse de personnages mélodramatiques et intrigants.

« Head-on » est une réussite incontestable. Si le long-métrage de Fatih Akin n’excelle pas par sa mise en scène ou son scénario, il est indispensable à voir pour ses interprètes, son ambiance et sa musique.

28/07/2004






Will Smith vs. Asimov ? Forcément, je suis allé voir le dernier long-métrage d’Alex Proyas (réalisateur de « Dark City ») avec des a priori : « I, Robot » semblait être au premier abord un typique blockbuster estival associant le « fresh prince » à l’un des mythes de l’âge d’or de la Science-fiction. Le résultat est contre toute attente des plus sympathiques.

En 2035, le détective Spooner, connu pour ses préjugés et sa paranoïa envers les robots, mène une enquête sur la mort du professeur Miles Hogenmiller, sommité mondiale en robotique. Son investigation l’amène à soupçonner Sonny, un androïde NS-5 et dernier modèle de la société USR, l’employeur du défunt. Problème : le cercle parfait des 3 lois de la robotique empêche à tout robot de faire du mal à un être humain.

Le scénario classique et les thèmes abordés (les dangers du progrès, les effets pervers de la technologie, l’Intelligence Artificielle) ressemblent certes à un énième film de Science-fiction, mais il bénéficie d’une mise en scène rythmée, d’effets spéciaux saisissants et d’une histoire suffisamment dense pour captivée le spectateur pendant les 2h qu’il dure.

Will Smith par contre montre parfois les limites de son interprétation avec quelques blagues qui tombent à l’eau et des séquences d’émotion peu convaincantes. Le reste du casting est probant, avec une mention spéciale pour Alan Tudyk qui prête sa voix hypnotique (et étrangement proche de HAL) à Sonny.

Au final, « I, Robot » est un très bon divertissement qui, s’il ne révolutionne pas la SF (et ce n’était certainement pas son but), mérite amplement d’être vu.






Ken Loach est un réalisateur connu pour ses films à forte tendance sociale et larmoyante. Profond humaniste, il le montre une fois de plus avec son dernier long-métrage, « Just a kiss », qui met en scène l’impossible amour entre un musulman d’origine pakistanaise et une catholique irlandaise. D’un côté on a Casim, jeune DJ absorbé dans son projet d’ouverture de boîte de nuit pour oublier son futur mariage imposé par ses parents avec sa cousine ; de l’autre, Roisin est une jeune et talentueuse professeur de musique dans une école catholique où étudie la sœur cadette de Casim, Tahara. Ils se rencontrent par hasard suite à une altercation raciste concernant Tahara… c’est le début de leur histoire.

Porté par des comédiens fabuleux, le dernier long-métrage de Ken Loach met brillamment en scène un couple déchiré entre conviction et amour. Passé le postulat de base qui est finalement assez facile, on se réjouira de la douceur rare (surtout venant du réalisateur) du film mais aussi de son message dénonçant la caste familiale, la montée des racismes et des communautarismes. A l’instar de « sweet sixteen », ce sont les jeunes qui essaient de s’en sortir mais ils sont trop vites rattrapés par le carcan familial.

Ken Loach surprend donc avec un film intimiste et délicat, à l’ambiance feutrée et à la sensualité rare. Touchant, déchirant, « Just a kiss » est certainement un des films de l’été.

27/07/2004






Takashi Miike est certainement le cinéaste oriental le plus prolifique avec plus de 60 films en 12 ans. On lui doit notamment la trilogie "Dead or Alive", "Audition" et "Visitor Q". Cette fois-ci le réalisateur japonais nous revient avec une histoire complètement hallucinante dont le point de départ est d'abord simple : un Yakuza parano finit par faire peur à son entourage à force de voir des ennemis partout. Le Boss décide de le faire éliminer.

La suite ? Un road-movie surréaliste : ponctuellement drôle, régulièrement pervers, généralement incompréhensible, souvent contemplatif et (très) lent, "Gozu" ne parvient pas à capter en permanence l'attention du spectateur. Il en découle donc de profonds moments d’ennuis, rattrapés heureusement par certaines scènes impensables. Les comédiens font ce qu’ils peuvent dans cet univers baroque et inclassable. Miike est-il fou ? Aucune idée, mais voir "Gozu" aura le mérite de vous changer les idées : on ne voit ça nul part ailleurs.

Au final, il est très difficile de savoir ce que l’on pense du film : il peut tout autant consterner que fasciner. Les fantasmes décalés de Miike, sans être très convaincants (quel est le but de ce film ?), s’étalent sur plus de 2h au point (parfois) de lasser sans jamais toutefois laisser indifférent.

25/07/2004






L'été rime souvent avec Blockbuster : "I, Robot" (Asimov et Will Smith sont-ils compatibles ?), "Le roi Arthur" (ou comment Jerry Bruckheimer va massacrer un mythe), mais surtout le retour de l'homme araignée ! Et là où Sam Raimi réinventait avec le premier opus le concept de Blockbuster, le réalisateur américain de la mythique saga des Evil Dead (groovy !) confirme sa vision : action, émotion et amour sont savamment mêlés pour un résultat absolument immanquable !

L'histoire se déroule 2 ans après la fin du premier film : Le bouffon Vert est mort, Spider Man est un héros, mais Peter Parker se fait bien vite rattraper par des réalités plutôt terre à terre. Entre ses deux boulots, l'Université, la belle MJ et son identité secrète, le jeune homme s'épuise et ne sait plus où donner de la tête. A force, son meilleur ami s'éloigne de lui, sa tante s'enfonce dans la misère et surtout MJ lui échappe inexorablement. Ses problèmes vont encore plus s'accélérer avec l'apparition d'un nouvel ennemi, le Docteur Octavius - aka Man Ock -, alors qu'il est en proie à de nombreux doutes.

La grande force de Spider Man 2 est de rendre le personnage socialement et sociologiquement très humain - donc très proche de nous -, mais aussi de traiter les mêmes thèmes que le précédent long-métrage : sens du devoir et choix cornéliens sont encore au rendez-vous. Le personnage est toujours aussi fascinant : looser perpétuel, préoccupé par des problèmes communs (loyer, travail, devoirs) et en proie à de nombreux doutes.

Au niveau de la réalisation, il n'y a strictement rien à reprocher au film de Sam Raimi. Les scènes d'action sont magistralement mises en scène et les effets spéciaux sont remarquables. Et si les moyens ne manquent pas, le réalisateur se permet - grâce à un excellent montage - de longues scènes sur la psychologie des personnages.

Le plaisir de retrouver le même casting prolonge encore un peu plus le plaisir. Longtemps incertain, Tobey Maguire aura tout fait pour tenir à nouveau son rôle... tant mieux ! Il incarne à merveille la vision de Stan Lee : petit, maigrelet, pas vraiment beau... Une sorte de banalité extraordinaire qui participe idéalement au mythe. Kirsten Dunst, toujours aussi ravissante, signe une prestation également irréprochable. Alfred Molina incarne brillamment le Docteur Octavius : cet ennemi qui une nouvelle fois est très proche de Peter Parker paraît comme toujours plus fort, plus brillant, et toujours plus machiavélique. Les seconds rôles sont excellents et bénéficient également de scènes intenses. Un régal.

Spider-Man 2 est donc une réussite. Alors qu'il ne lésine pas sur les moyens, il s'offre un scénario dense et prend le temps de filmer des personnages en proie au doute, vulnérables et infiniment attachants. Drôle, rythmé, romantique, le second opus de cette saga qu'on imagine interminable est un délice qui surpasse son prédécesseur.

09/07/2004







Michael Moore est un personnage compliqué. Quand un anarcho-syndicaliste obsédé par l'argent montre dans des films SA vérité, on peut légitimement remettre en cause l'objectivité de ses propos. D'un autre côté, ce qu'il proposait avec "The big one" et "Bowling for Colombine" n'était ni plus ni moins que des documentaires, certes intéressants, mais dont le but est de montrer le point de vue d'une seule personne : son auteur. C'est donc le contraire d'un reportage qui se doit d'être neutre.

Avec "Fahrenheit 9/11", la recette est la même. Cette fois-ci, Michael Moore s'attaque aux dossiers qui gênent les États-Unis : le 11 septembre, la guerre en Irak, l'élection de Bush, etc. Le principe de fonctionnement est le même : un zapping géant entre faits, vérités et contrevérités. Le documentaire est parfois déroutant et contient de bonnes idées, mais demeure inégal et bascule souvent dans la facilité : on sait que George W. Bush est un mauvais Président mais l'insistance de Michael Moore à le présenter comme un bouffon ennuie à la longue. Par ailleurs, au milieu des nombreux thèmes - souvent passionnants - abordés, des confusions et même des bourbiers apparaissent. Pire, le réalisateur montre ses propres limites avec une "running sequence" sur une mère de famille ayant perdu son fils pendant la guerre : larmoyant, facile et démago.

En outre, ce qu'il montre est loin d'être un scoop : l'élection douteuse de George W. Bush, sa piteuse gestion nationale, les vraies raisons de la guerre en Irak, etc. Faire la guerre rapporte à court terme d'énormes bénéfices ? Une évidence ! Le budget de la défense est économiquement - et traditionnellement - celui qui tire les autres vers le haut, reconstruire un pays génère d'énormes et juteux contrats, fabriquer des armes fait tourner l'industrie. Michael Moore reprend par ailleurs son concept de la peur - comme dans "Bowling for Colombine" - comme un des facteurs explicatifs de la "conspiration" en vue de faire accepter la Guerre à l'opinion publique... trop peu traité !

Cette guerre était totalement illégitime et c'est une évidence pour tous. Ce sont les pauvres qui vont se battre et pas les fils à papa ? Quel scoop... qui est partit au Vietnam d'après vous ? (Attention : je ne cautionne pas cette injustice, soyons d'accord) Les plans fallacieux des Irakiens tout sourire sont douteux et plutôt manipulateurs. Par ailleurs, certains thèmes sont trop rapidement traités - surtout les affaires financières - et auraient mérité une plus grande attention de la part de Michael Moore qui finit par tourner en rond.

Au final le film ressemble plus à une croisade personnelle menée contre l'actuel Président des États-Unis qu'autre chose. Ce règlement de compte finit par lasser : la manipulation sous-jacente, la propagande, l'inégalité dans la manière de traiter l'information, l'absence de scoop phénoménal, etc. J'en suis même arrivé à me demander si ce film n'avait pour but que d'empêcher la réélection de Bush... dans un sens tant mieux.

Un autre débat est soulevé avec "Fahrenheit 9/11" : celui de la Palme d'or à Cannes. Il est évident que cette distinction a été attribuée pour des raisons politiques malgré les dires du jury. On ne peut décemment pas attribuer une Palme d'or à un film de cet acabit qui n'est finalement qu'un zapping d'1h50 sous forme de pamphlet. La réalisation est évidemment hideuse et la mise en scène inexistante. L'époque où "Kagemusha" recevait la Palme me semble bien loin.

Le dernier documentaire de Michael Moore est tendancieux et va forcément faire parler de lui, voire avoir des répercussions. En attendant, cette troisième production confirme tout ce que je pensais du personnage et prendre comme la vérité absolue ce qui y est dit est une immense erreur à ne pas commettre. Il n'en demeure pas moins qu'au-delà de la réalisation minable et du montage façon puzzle, "Fahrenheit 9/11" demeure occasionnellement pertinent et mérite d'être vu.







Frank Oz, avant d'être la voix de Yoda, est un réalisateur plus ou moins inspiré ayant signé par exemple "In & Out". Dans "Stepford wives", il raconte l'histoire de Joanna, une carriériste de premier plan qui du jour au lendemain se fait licencier de la chaîne qu'elle dirige. Son mari démissionne et ils quittent New-York avec leurs enfants pour se rendre à Stepford histoire de se ressourcer. Ils arrivent dans ce qui semble être un havre de paix : des maisons superbes, des pelouses dignes d'un billard, et des épouses bimbos blondes passant leur tant à sourire. Joanna se pose beaucoup de questions et mène l'enquête, accompagnée par l'exubérante Bobbie et d'un homo exubérant, qui semblent les seuls à se poser des questions sur cet endroit.

"The Stepford wives" est un pot pourri cinématographique, un long-métrage qui se cherche en permanence : hésitant entre comédie, satire sociale et science-fiction, le film peut en dérouter plus d'un. Sa grande force réside sans son côté "ma sorcière bien aimée" : tout est kitch, clinquant, carré. Le fonctionnement sociétal de Stepford est le même qu'aux États-Unis dans les années 60, et le réalisateur se régale à mettre en exergue toutes les aberrations de cette époque (avec moins de talent toutefois qu'un Tim Burton). Le film est très cynique, drôle, et particulièrement méchant pour les hommes... un régal !

Le film n'est pas très fin et regorge de clichés, mais se laisse voir et fait rire. Une petite baisse de régime dans la dernière demi-heure le handicape encore un peu plus. Heureusement, un casting impressionnant - quoique moyennement inspiré - composé de Nicole Kidman, Bette Midler, Glenn Close, Matthew Broderick, John Lovitz et Christopher Walken devrait toutefois combler tout le monde !







Documentaire - décidement - français de Raymond Depardon, "10e chambre - instants d'audiences" plonge le spectateur dans l'univers traditionnellement très fermé de la justice. Le film ne dure qu'1h45 mais il tient de l'épure, tant il semble que le réalisateur ait grossièrement taillé à la serpe un univers que l'on imagne colossal. Filmées en 2003, les "scènes" qui se succèdent illustrent le quotidien des tribunaux français : 12 affaires, 12 tranches de vie d'hommes et de femmes qui se sont un jour retrouvés devant la justice.

Parfois drôle, parfois triste et dérangeant, le documentaire enchaîne brutalement les affaires, instaurant ainsi un rythme soutenu. On ne sait plus où se situe l'injustice, la mauvaise foi et la culpabilité des uns et des autres. L'angoisse ou les a pariori de ceux qui comparaissent est déstabilisant, et ce reflet de la société est souvent des plus troublant. Le réalisateur se fait discret, on ne sait donc plus s'il faut rire ou pleurer, s'il faut se révolter contre la machine implacable de la justice ou laisser faire. Et c'est sûrement là que réside la plus grande force du film : c'est au spectateur de créer sa vérité.