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CANNES 2009_PART2

30/05/2009

BRIGHT STAR - COMPETITION

Une histoire d’amour impossible dans une Angleterre du XVIIIe siècle entre un poète romantique incompris et une jeune aristocrate qui passe son temps à broder… ça sent le mélo non ?


Le dernier film de Jane Campion, déjà récompensée par une Palme d’or pour « la leçon de piano », livre une œuvre classique et bavarde. Cette histoire d’amour platonique entrecoupée de récitations de poésie est lourde et prévisible. Basculant dans le drame absolu avec une tendance à la surenchère ridicule, ce long-métrage qui parle d’amour de manière surannée est trop indigeste par son ambiance guindée et sa mise en scène classique.

Reste une belle distribution – Ben Whishaw (vu dans « le parfum ») et Abbie Cornish en tête – et une reconstitution simple mais toute en finesse de l’époque.

TAKING WOODSTOCK - COMPETITION

Le cinéaste taïwanais multi récompensé Ang Lee revient avec une comédie sur l’envers du décor de Woodstock, où comment un décorateur d’intérieur revenu vivre chez ses parents récupère l’organisation d’un concert refusé par une bourgade voisine de son bled et où afflueront un demi million de personnes.


Drôle, subtil, bien interprété, le film a surtout l’intelligence de ne montrer aucune archives ou moments musicaux de l’événement. Ce sont plus les conséquences sur les gens, l’économie locale et les mentalités qui prédominent ici. Malgré certaines répétitions et des longueurs sur la fin, ce long-métrage à la bande-son enchanteresse vous fera passer un très bon moment. Ajoutez à cela une distribution inspirée (Liev Schreiber est légendaire) et une reconstitution soignée font de ce long-métrage une vraie réussite. L’enthousiasme communicatif de ce film donne vraiment envie d’avoir connu Woodstock, le centre de l’univers pendant 3 jours.

NE TE RETOURNE PAS - HORS COMPETITION

Suite à l’écriture d’un roman en partie autobiographique, un auteur remarque des changements autour d’elle. D’abord des objets, puis des gens. Sa quête pour retrouver sa mémoire avant ses huit ans va l’emmener en Italie sur les traces d’un étrange secret.


Si le suspense tient bien la route pendant une heure, que le film offre de vrais moments d’angoisse et suscite l’intérêt de son audience, cette quête perd son fil dans des répétitions un peu lourdes.

Marina de Van offre tout de même une œuvre décalée avec une impressionnante mise en scène et des effets spéciaux réussis. La musique impeccable contribue à l’ambiance insaisissable du film. L’originalité et la créativité de ce long-métrage est malheureusement ternie par une narration bancale qui s’étire trop en longueur.

Outre une réalisation soignée, l’autre tour de force du film est de nous gratifier des interprétations de Sophie Marceau et Monica Belluci. Si malheureusement tout le reste du casting est inégal, la performance des deux comédiennes principales mérite le détour.

AGORA - HORS COMPETITION

Péplum grandiose de près de 75 millions d’euros, le dernier film d’Alejandro Amenabar (réalisateur espagnol de « Tesis », « Ouvre les yeux », « Les autres » et « Mar adentro ») nous plonge à Alexandrie dans une période sombre de son histoire.

 

Au plus près de la réalité archéologique, ce long-métrage met en scène à travers la sublime Rachel Weisz le personnage d’Hypatia, astronome et philosophe antique, opposée à la montée en puissance d’un intégrisme chrétien à Alexandrie.

Les décors exubérants, les figurants par centaines, la musique orchestrale, le drame épique… tous les ingrédients sont réunis pour faire de « Agora » un grand film. Sur 2h20, le long-métrage s’étire entre recherches astrales et théologiques. S’il donne l’impression d’hésiter entre les deux sujets, Amenabar grâce à son sens de la narration et du rythme nous passionne et nous émeut.

Si par moments les décors font malheureusement trop carton, les couleurs et les angles choisis par le cinéaste font vite oublier ce léger défaut. Au-delà de la mise en scène remarquable, saluons également les interprètes formidables de cette fresque. Rachel Weisz est juste exceptionnelle, toute de grâce, d’intelligence et de justesse. Pour lui donner la réplique, le trop rare Michael Lonsdale et les très bonnes surprises Oscar Isaac et Max Minghella.

Entre rires, réflexions, larmes, haines, le film nous transporte dans un faisceau d’émotions extraordinaires, preuve que l’on est en présence d’un grand film. Malgré sa réussite évidente, le seul frein au succès du film pourrait être son sujet peut-être trop confidentiel.

KINATAY - COMPETITION

Dérangeant, malsain, et partiellement hué à Cannes, ce long-métrage philippin de Brillante Mendoza fera très certainement parler de lui.

 

Il met en scène l’histoire d’un jeune policier invité bien malgré lui à la descente sanglante et morbide de ses collègues. Avec une unité de temps (une soirée) et de lieu (en voiture) quasi unique, le film ne permet pas au réalisateur de s’épancher au niveau de la mise en scène mais ce qu’il entreprend est totalement réussi. Tout est sombre, indistinct, et accompagné d’une musique très oppressante. Le malaise provoqué est immédiat et ne lâche le spectateur qu’à la toute fin.

S’il est long à se dessiner, le film bascule néanmoins petit à petit dans l’horreur. Pas au point de sursauter mais juste par sa situation glauque et malsaine à souhait. Son interprète principal est impeccable, totalement paralysé par les événements qu’il subit. Son grand tort est de ne pas savoir y mettre un terme ou de partir alors qu’il en a plusieurs fois l’occasion.

Terriblement remuant par rapport à la nature humaine, ce film montre avant tout qu’une fois que l’on perd son intégrité, on la perd à jamais. Est-ce que notre éthique, notre morale, sont ce que l’on a de plus précieux ?

VENGEANCE - COMPETITION

Initialement prévu pour Alain Delon, ce film – qui fait la part belle aux références au cinéma de Jean-Pierre Melville – offre à Johnny Halliday l’occasion de revenir au cinéma. Dirigé par le génie hongkongais Johnnie To, le chanteur français croise du fer avec les triades locales responsables de la mort de sa famille.


Si le scénario est très limité, il constitue surtout un prétexte pour réaliser un polar sombre et stylé comme seul Johnnie To sait le faire. Les fusillades sont donc légendaires, le travail formel – que ce soit sur les couleurs, les ombres et les décors – est remarquable. Le cinéaste sublime Hong-Kong et Macau ; il a également su s’entourer de stars incontournables (Simon Yam et Anthony Wong) pour livrer un polar de très bonne facture.

Certes, le scénario est aussi limité que prévisible, et la prestation modeste de Johnny Halliday ne font pas de « Vengeance » une référence du genre ni un incontournable de la filmographie du maître. Restent une mise en scène exceptionnelle, une ambiance réussie et des fusillades toujours aussi poétiques. Un bon polar.

ANTICHRIST - COMPETITION

C’est un cinéma qui n’a aucune limite. C’est une œuvre aussi troublante qu’imprévisible. C’est une réussite évidente.


« Antichrist » raconte l’histoire d’un couple venu expier la mort de son enfant dans un chalet perdu dans la forêt. Articuluer autour de plusieurs chapitres, ce film offre de grands moments de mise en scène et de recherche esthétique.  Accompagnées par une musique sourde et oppressante, les images crues et violentes de Lars Von Trier fascinent comme elles peuvent révolter. Les comédiens sont tout simplement exceptionnels tant les situations sont baroques et décadentes. Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg sont parfaits.

Beau, violent, oppressant, fascinant, dégoûtant, malsain, misogyne (?), concupiscant, triste, surréaliste… tous ces qualificatifs montrent les extrêmes de ce long-métrage qui suscitera des polémiques quanta son cadres et ses propos.

LOOKING FOR ERIC - COMPETITION

Le cinéaste Ken Loach quitte l’espace d’un instant les affres du drame social et s’adonne à la comédie avec cette improbable séance de coaching.


Eric est un postier dépressif. Un accident déguisé en tentative de suicide le fait se remettre en question. Un jour lui apparaît son idole : Eric Cantona. Ils entament alors de longues séances de réflexion qui permettront au modeste postier de se remettre d’aplomb et de sortir sa famille de ses problèmes.

Touchant et drôle, fantasque et profondément humain, cette comédie dramatique va plus loin que son concept de base. Ce n’est ni un film sur le foot, ni un film sur l’idole de Manchester. C’est une histoire simple et poignante interprétée à merveille par un casting bien senti.

Acclamé à Cannes, « Looking for Eric » est un long-métrage drôle et attachant qui compense sa modestie par un bonheur communicatif. 

CANNES 2009_PART1

26/05/2009

IRENE - UN CERTAIN REGARD

37 ans après la mort de sa femme (l’actrice et mannequin Irène Tunc) , et suite à la redécouverte de journaux intimes remontant à l’époque de cette tragédie, un homme fait la synthèse de sa vie avant, pendant, et après celle-ci.


En l’espèce, il s’agit de la vie du réalisateur Alain Cavalier lui-même. Ses interrogations émeuvent car elles touchent par leur sincérité, leur justesse et leur banalité tant on est tous égaux devant la mort. Il semble revivre avec intensité ces moments, se remémore ce qui s’est passé et ce qui aurait pu être évité.

Le style artisanal et minimaliste peut dérouter, ses jeux avec les formes, ombres couleurs, etc. peuvent bousculer, mais il n’en demeure pas moins que l’œuvre accouchée de ce destin tragique est aussi sincère que poignante.


LA-HAUT - OUVERTURE - HORS COMPETITION

La magie Disney supplantée par le savoir-faire Pixar ? Plus de 50 ans après la Palme d’or de « Dumbo », le célèbre studio américain faisait, à l’occasion du 62e festival de Cannes, l’ouverture dans des conditions exceptionnelles. Public conquis d’avance, projection 3D, équipe au complet et Charles Aznavour (voix VF) en invité d’honneur. Un grand rendez-vous !


« Là-haut » raconte les aventures d’un vieillard misanthrope qui décide, suite à un procès absurde, de réaliser une promesse faite des années auparavant à sa femme désormais décédée.

On sent d’emblée que par son sujet ce film ne va pas s’adresser à un jeune public. Au contraire, « Là-haut » a le mérite d’élargir (ou la volonté de conquérir) le cinéma d’animation à un nouveau public autrefois oublié par les créateurs de ce genre de films : les seniors. Abordant avec une grande sobriété des sujets délicats comme le deuil, la solitude, le destin et par extension la vie, « Là-haut » offre de vrais moments d’émotion.

La technique irréprochable et la créativité du film viennent renforcer un peu plus la maîtrise du sujet. Accompagné par un talent indéniable pour raconter des histoires ainsi qu’une très belle musique, ce long-métrage traite avec justesse et poésie de ces moments uniques de l’existence où l’ont décide de changer.

Certes, le film ne transpire par le génie et ne révolutionne en rien ni son thème ni son domaine, mais il offre un beau voyage initiatique plein de finesse et de beauté.


FISH TANK - COMPETITION

Héritier du cinéma de Mike Leigh et Ken Loach, le film d’Andrea Arnold - aux forts accents misérabilistes et sociaux - nous plonge dans la vie de Mia, jeune fille de 15 ans qui passe son temps à boire et à faire des chorégraphies hip-hop. Son univers bascule avec l’arrivée du dernier amant de sa mère.

 

Traitant de la précocité et de la vie difficile de la jeunesse anglo-saxonne désabusée et abandonnée, le film est malheureusement linéaire et prévisible. Pire ! On retrouve tous les clichés du genre : famille monoparentale, pauvreté, banlieue, alcool, etc. Heureusement la fin, par un suspense à surenchère aussi intense qu’atroce, réveille un spectateur endormi par les longueurs injustifiées du film.

Reste une jeune interprète (Katie Jarvis) exceptionnelle, entourée du remarquable Michael Fassbender et de Kierston Wareing déjà vue dans « It’s a Free World » de Ken Loach.


SPRING FEVER - COMPETITION

Lou Ye, frappé d’interdiction de tournage par son pays, parvient à nous livrer ici une œuvre dense, dramatique et parfois inaccessible sur un triangle amoureux improbable dans une Chine grise et conservatrice.


Dans la ville de Nankin, une femme fait suivre son mari car elle le soupçonne d’infidélité. Le détective qu’elle engage va alors se retrouver au cœur d’une intrigue amoureuse complexe et douloureuse.

Explorant l’amour dans ce qu’il peut avoir de plus extrême et destructeur (jalousie, obsession), le cinéaste chinois dresse le portrait d’un pays conservateur et réactionnaire où l’homosexualité est taboue. La sensualité et l’érotisme de ses personnages ambigus viennent complexifier des rapports déjà chaotiques entre eux. Le casting exceptionnel du film compense la récurrence mélodramatique de ses séquences. Le grain de l’image et la quasi absence de musique fabriquent un univers lourd, pesant.

« Spring Fever » est un film remarquable sur l’amour mais il s’étend un peu trop sur son propos. La mise en scène remarquable et un casting inspiré font de ce long-métrage une réussite malheureusement trop intimiste.


AIR DOLL - UN CERTAIN REGARD

Hirokazu Kore-Eda, récemment à l’affiche avec l’exceptionnel « Still Walking », livre à nouveau une œuvre intime avec « Air Doll », l’histoire d’une poupée gonflable qui du jour au lendemain se réveille avec un cœur.


Flirtant en permanence avec le fantastique et l’onirique, ce conte moderne est un terrain propice aux interrogations sur les affres de la solitude et sur les émotions comme moteur de notre existence.

Poupée gonflable s’éveillant à la conscience, Nozomi passe par toute une phase d’apprentissage. Une fois ses besoins immédiats satisfaits (lire, écrie, etc.), elle est confrontée progressivement à des sentiments plus complexes : le vieillissement, l’amour, la mort, le chagrin, etc. Les personnages qui l’entourent et l’influencent sont autant de reflets de nos interrogations quotidiennes et le spectateur est un témoin impuissant de développement de Nozomi. 

D’un point de vue purement formel, le long-métrage offre de belles compositions visuelles. Loin de la contemplation et des clichés, c’est un Japon du quotidien qui est mis en scène. Il n’empêche que Kore-Eda nous gratifie d’une œuvre douce et subtile qui encourage la réflexion. Profondément métaphysique et philosophique, « Air Doll » risque cependant de fâcher les défenseurs de Hobbes puisque cette poupée « naît » fondamentalement bonne, au sens entendu par Rousseau ou Locke.

Le casting sérieux permet au cinéaste un traitement juste de son propos. La jeune Doo Na Bae est convaincante dans ce rôle de poupée. A noter l’excellent caméo de Susumu Terajima, un habitué des films de Kitano.

« Air Doll » est  un film intelligent qui, s’il prend un peu trop son temps et s’égare dans des phases répétitives, aborde un sujet complexe et foncièrement intéressant.


THIRST, CECI EST MON SANG - COMPETITION

« Thirst » est une variation de Park Chan-Wook sur le vampirisme où un prêtre catholique subit une mutation après avoir été cobaye pour des expériences sur un virus africain.


Si « Thrist » ne révolutionne en rien un genre déjà bien balisé – le prêtre passe par toutes les étapes de la découverte et la prise de conscience de son état – il subjugue par son ambiance réussie et sa mise en scène exceptionnelle.

Porté par un Song Kang-Ho remarquable, le long-métrage étonne par la simplicité de ses trucages et de ses décors. Le travail graphique cher au cinéaste est néanmoins bien présent et il nous gratifie de grands moments filmiques. La photo, les couleurs, la musique réussis n’effacent cependant pas la longueur du long-métrage qui affiche un total de 2h13.

Si le réalisateur de « Old Boy » étonne d’avoir choisi un tel sujet, son postulat de base est jubilatoire et son talent est indéniable. Sans bousculer un genre dont il aurait pu s’affranchir des codes, il subjugue par son univers, ses personnages et son ambiance.