Mar Adentro
26/02/2005
Sortez vos mouchoirs ! Lorsque le réalisateur espagnol Alejandro Amenabar décide de s’attaquer au sujet brûlant de l’euthanasie, le mélo poétique qu’il nous sert est délicieusement amer, douloureusement juste.
Inspiré d’une histoire vraie, le dernier long-métrage d’Amenabar raconte la fin de vie de Ramon Sampedro, tétraplégique paralysée depuis près de 30 ans et qui demande à pouvoir mourir dignement, sans que son entourage ne fasse l’objet de poursuites judiciaires.
Après un thriller sur les « snuff movie » (« Tesis »), un film fantastique (« Ouvre les yeux »), et une pure production hollywoodienne (« Les Autres »), Alejandro Amenabar confirme toute l’étendue de son talent en réalisant un long-métrage poétique, éprouvant, qui ne bascule heureusement jamais dans la facilité et la misérabilisme. C’est l’histoire simple d’un homme drôle, vif et attachant, passionné par la mer qui lui a tant donné et tant pris.
Des reproches ? Il y en a. La mise en scène est très (trop) austère, et l’ensemble du film ne laisse pas la moindre place à un débat (s’il a vraiment lieu d’être). Véritable manifeste pour l’euthanasie, « Mar adentro » est avant tout sublimé par ses comédiens, Javier Bardem en tête, absolument méconnaissable et qui signe une interprétation très juste. Les personnages qui gravitent autour de Ramon sont tout aussi remarquablement incarnés par Mabel Rivera, Belen Rueda, ou encore Lola Duenas.
Écrit, réalisé, et monté par Amenabar - qui signe en plus la musique du film -, « Mar Adentro » confirme le talent du réalisateur espagnol qui n’a pas prit beaucoup de risque avec ce film qui ne fait pas avancer le débat. Néanmoins, on retiendra un casting exceptionnel et une poésie sublimée par l’austérité de la mise en scène.