Takashi Miike est certainement le cinéaste oriental le plus prolifique avec plus de 60 films en 12 ans. On lui doit notamment la trilogie "Dead or Alive", "Audition" et "Visitor Q". Cette fois-ci le réalisateur japonais nous revient avec une histoire complètement hallucinante dont le point de départ est d'abord simple : un Yakuza parano finit par faire peur à son entourage à force de voir des ennemis partout. Le Boss décide de le faire éliminer.
La suite ? Un road-movie surréaliste : ponctuellement drôle, régulièrement pervers, généralement incompréhensible, souvent contemplatif et (très) lent, "Gozu" ne parvient pas à capter en permanence l'attention du spectateur. Il en découle donc de profonds moments d’ennuis, rattrapés heureusement par certaines scènes impensables. Les comédiens font ce qu’ils peuvent dans cet univers baroque et inclassable. Miike est-il fou ? Aucune idée, mais voir "Gozu" aura le mérite de vous changer les idées : on ne voit ça nul part ailleurs.
Au final, il est très difficile de savoir ce que l’on pense du film : il peut tout autant consterner que fasciner. Les fantasmes décalés de Miike, sans être très convaincants (quel est le but de ce film ?), s’étalent sur plus de 2h au point (parfois) de lasser sans jamais toutefois laisser indifférent.