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Children of men

23/10/2006







Adaptation du roman homonyme de P.D. James, « Les fils de l’homme », consacré à la 63e Mostra de Venise par deux prix, est le dernier long-métrage d’Alfonso Cuaron, réalisateur de « Y tu mama tambien » et du troisième (et meilleur) volet d’Harry Potter.

« Les fils de l’homme » est un film d’anticipation, c’est-à-dire qu’il met en scène un univers suffisamment cohérent et proche de notre époque pour ne pas être considéré comme un film de science-fiction. C’est une vision d’un avenir proche. Et quelle vision ! En 2027, l’Humanité est stérile, plus aucun enfant n’est né depuis près de 20 ans et la société est au bord du chaos. En militarisant le pays, et en appliquant des règles de contrôle drastiques sur l’immigration, l’Angleterre s’est isolée du monde et réussi à éviter la guerre civile. A l’abri de cet état fasciste et répressif, se cache l’espoir de l’Humanité : une réfugiée, Kee, est enceinte. Un homme, Théo, est chargé par son ancienne femme, désormais chef de file de la rébellion, de protéger à tout prix l’enfant à naître.

Implacable, glauque, sans rémission, sans espoir, le long-métrage d’Alfonso Cuaron est une vision cauchemardesque de notre avenir. Agrémenté de couleurs fantastiquement ternes, d’une succession de scènes violentes ou malsaines, « Les fils de l’homme » ne présente pas d’alternative et nous plonge crûment dans une réalité effrayante. Le film nous prend aux tripes, et laisse longtemps après sa vision une impression de malaise chronique, de peur latente. Les seules alternatives au salut qui sont mises en scène sont la violence et la guerre, comme si elles constituaient les refuges, les remparts de l’Humanité. Ses valeurs les plus primitives.

Si le long-métrage est dérangeant et violent, il est aussi burlesque et inattendu, avec des scènes mémorables, notamment un Michael Caine qui carbure à l’herbe ou une des évasions les plus rocambolesques de l’Histoire du cinéma. Ces courts moments de détente ne sont que des ellipses, des failles, des détails au vue de l’univers dépeint, mais sauvent les spectateurs du suicide collectif devant tant de pessimisme ! Au-delà de l’ambiance réussie, de la pertinence du propos, il faut également saluer l’époustouflant travail technique qui se cache derrière le film. Si vous êtes attentif, vous remarquerez que le montage propose une succession de plans séquences incroyablement denses et bien tenus par le réalisateur. C’est une prouesse remarquable, surtout quand on repense à la quantité d’éléments mis en scène.

Il faut également ajouter à cela un casting exceptionnel, Clive Owen en tête. L’acteur britannique porte à bras le corps tout le film en même temps que tous les espoirs de l’Humanité. Il interprète avec beaucoup de justesse et de sobriété cet homme brisé par le destin, qui va retrouver l’envie de vivre et se battre grâce à l’espoir que peut susciter la naissance d’un enfant. Vieux hippie sur le retour, Michael Caine est imprévisible et drôle à souhait, plein de sollicitude et de commisération. Un rôle qui, s’il ne lui fait pas bousculer son talent, le maintient sur les rails cinématographiques. Pour leur donner la réplique, on trouve la trop rare et sublime Julianne Moore (rappelez-vous les exceptionnels « The Hours » ou « Magnolia ») en chef de file des rebelles, et la jeune et convaincante Claire-Hope Ashitey.

Magistralement mis en scène, et remarquablement bien interprétée, cette histoire fantastique et son ambiance réussie font indubitablement des « Fils de l’homme » un des films importants de cette fin d’année. Néanmoins, l’accumulation de scènes violentes et parfois choquantes peut rebuter certains, notamment celles et ceux déjà frileux au concept de film d’anticipation.

The Queen

19/10/2006







Présenté en compétition officielle lors de la 63e Mostra de Venise, « The Queen » de Stephen Frears a remporté le prix d’interprétation pour la performance exceptionnelle d’Helen Mirren, ainsi que le prix du meilleur scénario pour Peter Morgan.

L’histoire mise en scène se passe juste après la mort de Lady Di. L’Angleterre vient d’élire son nouveau Premier Ministre, Tony Blair, et pleure la mort de la « princesse du peuple ». Mais un autre élément vient fragiliser encore plus le royaume : le mutisme absolu des Windsor. Elizabeth II et son entourage se terre à Balmoral en Ecosse alors que tout le pays a plus que besoin d’elle. Entre héritage, valeurs, décence et pression de l’opinion publique, le monde tel que la reine Elizabeth II le connaissait a changé et semble lui échapper.

Remarquablement bien écrit par Peter Morgan et dirigé par Stephen Frears, « The Queen » est une analyse historique et sociale d’un héritage culturel suranné mais encore très présent dans le cœur des Anglais. Sans jamais basculer dans la facilité ni la dramaturgie, le réalisateur anglais n’abuse pas non plus des images d’archives et des effets larmoyants pour mettre en scène une histoire qui tienne la route. Il a même le culot de nous faire rire !

L’ensemble est tenu par un casting exceptionnel, Helen Mirren en tête. Glaciale, elle transcende son rôle et atteint un mimétisme presque effrayant de talent. Pour lui donner la réplique, Michael Sheen campe à merveille Tony Blair tandis que l’énorme James Cromwell et Alex Jennings incarnent respectivement le Prince Philipp et le Prince Charles. Petit clin d’œil à la « granny » Sylvia Symps, touche d’humour récurrente quand elle joue les mamies rigolotes qui carbure au sherry !

Incroyablement bien écrit et documenté, le film s’écoule sans fausse note et distille ses images aux décors et cadres somptueux. Ponctué de belles métaphores, le long-métrage a surtout comme ambition d’essayer de nous mettre à la place de ces individus à part, emprisonné dans les traditions et l’Etiquette, sans jamais vouloir se poser comme porte-parole des antiroyalistes. Il est d’ailleurs plutôt question de la responsabilité des médias que d’autre chose.

Sobre, concis, efficace, intelligent, bien écrit et remarquablement interprété, « The Queen » est tout sauf un objet de curiosité. C’est un film subtil à recommander à tous !