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Jarhead

17/01/2006







Cinéaste devenu culte avec son premier long-métrage, « American Beauty », Sam Mendes revient après le remarquable « Sentiers de la perdition » avec une histoire réaliste sur la première guerre du Golfe.

« Jarhead » raconte l’histoire d’un intellectuel venu faire son devoir de guerre comme son père, son oncle et son grand-père avant lui. Assez peu convaincu par ce qu’il fait, il se retrouve dans une division d’élite de l’infanterie : les snipers. Après la phase d’entraînement, il fait partie des premières troupes débarquées. Commence alors une attente interminable pour lui et sa division, attente propice aux introspections, amitiés et conflits.

Enième long-métrage pour expier collectivement une guerre à l’instar du Vietnam, « Jarhead » n’apporte en ce sens absolument à un genre déjà surreprésenté. Son parti pris de mettre en scène un intellectuel a déjà été fait (« Platoon » de Oliver Stone) et n’apporte rien à l’histoire. Néanmoins ce genre de cinéma est souvent prétexte à sonder l’âme humaine, et le film réussit remarquablement bien à travers ses personnages à nous faire comprendre quels sont les enjeux de chacun.

Le long-métrage a une architecture classique, avec la phase de recrutement, la formation et la guerre en elle-même. La particularité de celui-ci est de mettre en évidence le conditionnement mental belliqueux des soldats américains, et de montrer que l’attente est plus angoissante que le conflit.

Si « Jarhead » n’apporte rien sur le fond, il constitue en revanche une réussite plastique exceptionnelle. Le réalisateur profite ainsi de son sujet pour mette en scène des paysages hors du temps et des moments poétiques d’une grâce rare. Les couleurs sont sublimes, les trouvailles visuelles sont nombreuses et très esthétiques. La mise en scène en elle-même est remarquable.

Le réalisateur sait filmer et distille brillamment gros plans, ralentis et autres effets de style pour mettre en avant avec beaucoup de classe ses comédiens. L’ambiance virile et décadente des marines, ainsi que celle du début des années 90, est parfaitement maîtrisée, aidée par la musique de l’époque (Nirvana et Public Ennemy notamment) et la musique orchestrale toujours aussi remarquable de Thomas Newman (déjà compositeur de la BO de « American Beauty »).

Les films de guerre proposent généralement des castings d’exception et « Jarhead » ne déroge pas à la règle. Le rôle principal est tenu par Jake Gyllenhaal, bientôt à l’affiche du « Secret de Brokeback Mountain ». Remarqué par sa prestation inquiétante et remarquable dans « Donnie Darko », Jake Gyllenhaal confirme toute l’étendue de son talent et confirme qu’il est à l’aise dans tous les genres et qu’il est un des futurs très grands d’Hollywood. Il campe à merveille un adolescent désabusé, paumé et écrasé sous le poids d’un lourd héritage guerrier.

Pour lui donner la réplique on trouve l’inquiétant Peter Sarsgaard, aussi neutre en apparence que dangereux et instable. Jamie Foxx campe le personnage typique du sergent dur mais juste qui croit en ce qu’il fait. Sa prestation est énorme et confirme son statut de star (bientôt à l’affiche du prochain Michael Mann, « Miami Vice »). Dans les seconds rôles, à noter la présence de Chris Cooper (vu dans « American Beauty ») et Dennis Haysbert (le Président dans « 24 »). Si les personnages sont somme toute classiques, ils sont réussis et transcendés par des comédiens exceptionnels.

« Jarhead » est une petite déception. Si la réalisation est exceptionnelle, le film manque de consistance sur le fond avec son histoire qui n’apporte rien, et ses personnages sans grand relief. Il serait néanmoins dommage de manquer un tel numéro cinématographique où les moments de poésie sont nombreux, le vague-à-l’âme courant et les comédiens remarquables.

Good night, and good luck

09/01/2006







Fort de son association avec Steven Soderbergh, George Clooney produit et réalise son second long-métrage, « good night, and good luck ». A l’instar de son premier coup d’essai, « confessions d’un homme dangereux », George Clooney prouve qu’il sait choisir des sujets intéressants mais confirme qu’il est un piètre réalisateur.

Dans les Etats-Unis des années 50, « good night, and good luck » raconte la croisade d’une bande de journalistes de CBS, menée par Edward R. Murrow, pour faire chuter le sénateur McCarthy et endiguer la « chasse aux sorcières ».

Si le sujet est prenant, il prend une dimension rhétorique indéniable lorsque l’on replace le film par rapport au « patriot act » et à la politique générale de Bush. Néanmoins, si les images d’archive ont une valeur exceptionnelle, l’ambiance ratée, le noir et blanc prétentieux et la platitude de la mise en scène laissent un goût amer.

Excessivement bavard, le film est ennuyeux et semble terriblement long. Sa manière d’idolâtrer le présentateur télé, alors qu’il a seulement fait partie de ceux qui luttaient contre McCarthy, n’est pas très subtile et devient même pénible. La narration se perd en histoires parallèles sans intérêt et centrées autour de personnages secondaires qui n’apportent rien à l’histoire (le mariage secret, les licenciements, etc.).

Heureusement, le film distille une agréable musique qui vient ponctuer les pauses narratives, et propose une reconstitution fidèle. George Clooney fait en outre tourner sa bande de pote qui, s’ils ne bradent pas leur performance, se contente du minimum. Seuls se détachent l’interprète principal, le méconnaissable et saisissant David Strathairn, Ray Wise (le père de Laura Palmer dans Twin Peaks) et Frank Langella. Les autres, George Clooney et Robert Downey Jr. en tête, sont lisses et parfois décevants.

Malgré une durée réduite (1h30), « good night, and good luck » paraît interminable, beaucoup trop dialogué et trop perfectible sur de nombreux points. Une grande déception, malgré un propos très contemporain et une interprétation plutôt juste.

The Constant Gardener

04/01/2006







Fernando Meirelles, après un début de carrière dans le clip, s’est fait remarquer à la suite de son troisième long-métrage, « La cité de Dieu », formidable tranche de vie d’un enfant devenu adulte au milieu des favellas. Le réalisateur brésilien nous revient cette fois-ci avec une adaptation d’un roman de John le Carré, véritable uppercut au cœur et au corps après les réjouissances accompagnant les fêtes de fin d’années.

Justin Quayle est un diplomate anglo-saxon très lisse et consensuel, dont la seule véritable passion semble être le jardinage. Au cours d’une conférence, il va faire la connaissance de la très bourgeoise mais très contestataire Tessa. Tout semble les opposer, mais l’amour ne se commande pas, et les voilà tous deux mariés et vivant au Kenya. Alors que Justin mène une carrière des plus tranquilles, Tessa s’interroge sur les pratiques des laboratoires pharmaceutiques et mène d’un peu trop près une enquête qui lui coûtera la vie. Justin est un homme brisé, n’ayant plus rien à perdre, et qui en essayant de mettre la main sur les travaux de sa femme va découvrir un horrible et cynique complot dirigé par de grands groupes pharmaceutiques.

John le Carré le confesse dans un message à la fin du générique : ce qu’il a raconté est bien en deçà de la vérité. Ce dont il parle ne correspond qu’à la face émergée de l’iceberg. Cette affirmation est effrayante tant les révélations du film sont déjà monstrueuses. On se sent idiot, impuissant devant ce qui constitue une des pires injustices de l’Histoire. On s’en veut de ne rien pouvoir faire, on est mal à l’aise devant des pratiques aussi malsaines. La rage et le malaise perdurent devant toutes les incohérences du système, devant toutes les atrocités latentes.

Heureusement, pour alléger le contenu de son film, Fernando Meirelles nous gratifie de paysages uniques, et de vues aériennes magistrales. Le plaisir scopique est indéniable et la valeur anthropologique et biologique du long-métrage est exceptionnelle. En plus de magnifiques territoires africains qui nous invitent au voyage, le réalisateur nous transporte grâce à son histoire à travers le monde, du Kenya au Soudan en passant par Londres et Berlin. Un voyage de sens dépaysant et rafraîchissant.

Si les paysages sont sublimes et sobrement mis en scène, la réalisation est quant à elle plutôt sophistiquée, à l’image de « la cité de Dieu ». Ancien clipeur, l’influence de ce style se ressent dans les images de Meirelles, que ce soit au travers des textures variées, des cadres destructurés, de l’utilisation de différents supports (caméra à l’épaule, DVD, 35 mm, etc.). La mise en scène est donc particulière et pas forcément des plus abordables. Si l’on veut y voir un effet de mode inutile, pourquoi pas, mais je persiste à dire que le film transpire le talent. Les comédiens sont sublimement mis en scène et Meirelles filme avec génie ce qui l’entoure.

Pour entériner définitivement la qualité supérieure et exceptionnelle de ce long-métrage, le réalisateur brésilien a su s’entourer de comédiens exceptionnels. On applaudira donc la prestation remarquable de l’immense Ralph Fiennes, décidemment à l’aise dans tous les rôles et dans tous les registres (il est aussi à l’affiche du dernier Harry Potter dans le rôle de Voldemort). Il campe à merveille ce personnage désabusé, n’ayant plus rien à perdre et dont la ténacité se révèlera payante. Il se dégage de sa froideur et de sa simplicité une douleur authentique. Pour lui donner la réplique, on trouve la belle et naturelle Rachel Weisz, déjà vue dans un tout autre registre avec « La momie » et sa suite, ou encore « Constantine ». Si son personnage de bourgeoise anarchiste n’a rien de bien original, sa prestation est touchante de vérité et de naturel. Les deux comédiens sont extrêmement crédibles et émouvants. Leur complicité et leur talent ne fait aucun doute. A noter les excellentes prestations de Danny Huston (Sandy), Hubert Koundé (vous vous souvenez peut-être de lui dans « la haine ») et Pete Postlethwaite.

« The constant gardener » parle magnifiquement d’amour, de vengeance et d’incompréhension. Ses révélations nous glacent le sang, ses injustices nous bouleversent, et ses personnages nous fascinent. Un grand film, par un grand réalisateur.