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El aura

02/04/2006







Second long-métrage du réalisateur argentin Fabián Bielinsky, « el aura » est un polar noir, implacable et sanglant qui, s’il n’est pas exempt de quelques défauts, est un film intriguant et réussi. Mais avant toute chose, qu’est-ce que « el aura » ? C’est ce moment à la fois terrible et sublime, magistralement mis en scène, qui précède une crise d’épilepsie.

Le personnage principal est taxidermiste, discret, introverti, presque muet… et épileptique. Il s’ennuie dans sa vie, dans son mariage, et cultive des rêves de braquages et de cambriolages. Pour lui changer les idées, un collègue lui propose un voyage loin de Buenos Aires, pour chasser dans la forêt. A la suite d’événements imprévisibles, il va se retrouver au centre d’un vol qui vise les transporteurs de fonds du casino local. Confronté à la réalité d’un milieu qu’il ne maîtrise pas, il va découvrir ses limites et l’imprévisibilité de l’être humain.

Moins délirant que les « neuf reines », Fabián Bielinsky va aux antipodes de son long-métrage précédent et nous offre une espèce de huis clos en pleine nature, un polar noir et stylé, dont le sérieux glacial impose le respect. Le réalisateur argentin crée une œuvre contemplative avec une superbe ambiance, très oppressante et angoissante, renforcée par le quasi mutisme de ses comédiens et le silence très lourd de la forêt. Les couleurs sombres, la tristesse voulues des décors et des personnages sont là pour compléter le tableau inquiétant d’une Argentine au quotidien morose. Les explosions de violence sont glaciales, l’indifférence est générale.

La qualité d’écriture reste néanmoins la même que celle des « neuf reines », avec un scénario riche en rebondissements, servant à merveille les thèmes de l’imprévisibilité de l’être, sa bestialité, son désespoir, ses rêves. Un peu long à se mettre en place et sans être véritablement surprenant, « el aura » affiche une durée de 2h10 qui se fait parfois cruellement sentir. Toutefois, l’ambiance parfaitement maîtrisée et la poésie des images effacent ces quelques défauts.

Les comédiens remarquables contribuent à la réussite globale du film. Le personnage principal, incarné par l’excellent Ricardo Darin, déjà vu dans les « neuf reines », est complexe car imprévisible et incalculable, de part sa nature et son comportement. Nonchalant, molasson, froid, muet, il sait se montrer calculateur et imperturbable. Incapable d’agir, il se laisse porter par les événements et l’environnement. Pour lui donner un semblant de réplique, on peut citer notamment Dolores Fonzi, et Alejandro Awada. Si les personnages masculins sont réussis, il est vraiment dommage que le réalisateur soit quelque peu passé à côté de ses personnages féminins caricaturalement faibles et dominés.

« El aura » est un film onirique et glacial, contemplatif et un peu long, qui joue de sa nonchalance pour réussir son ambiance et aller au bout de ses ambitions. Dommage qu’il oublie certains de ses interprètes et qu’il oublie sa durée qui est franchement excessive. C’est un défaut qu’on lui pardonnera, tellement la qualité de sa mise en scène et la poésie de ses images emportent tout le reste.