Ken Loach est un réalisateur connu pour ses films à forte tendance sociale et larmoyante. Profond humaniste, il le montre une fois de plus avec son dernier long-métrage, « Just a kiss », qui met en scène l’impossible amour entre un musulman d’origine pakistanaise et une catholique irlandaise. D’un côté on a Casim, jeune DJ absorbé dans son projet d’ouverture de boîte de nuit pour oublier son futur mariage imposé par ses parents avec sa cousine ; de l’autre, Roisin est une jeune et talentueuse professeur de musique dans une école catholique où étudie la sœur cadette de Casim, Tahara. Ils se rencontrent par hasard suite à une altercation raciste concernant Tahara… c’est le début de leur histoire.
Porté par des comédiens fabuleux, le dernier long-métrage de Ken Loach met brillamment en scène un couple déchiré entre conviction et amour. Passé le postulat de base qui est finalement assez facile, on se réjouira de la douceur rare (surtout venant du réalisateur) du film mais aussi de son message dénonçant la caste familiale, la montée des racismes et des communautarismes. A l’instar de « sweet sixteen », ce sont les jeunes qui essaient de s’en sortir mais ils sont trop vites rattrapés par le carcan familial.
Ken Loach surprend donc avec un film intimiste et délicat, à l’ambiance feutrée et à la sensualité rare. Touchant, déchirant, « Just a kiss » est certainement un des films de l’été.