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Hotel Rwanda

01/04/2005







« Hotel Rwanda » raconte l’histoire vraie du gérant de l’hôtel des « Milles Collines » à Kigali, Paul Rusesabagina, qui, confronté au génocide rwandais et à l’abandon de la Communauté Internationale, décide d’ouvrir les portes de son hôtel aux Tutsis menacés d’extermination par les milices Hutus.

Héroïsme, abnégation, émotion et histoire vraie sont les recettes typiques des productions hollywoodiennes et des machines à Oscars habituelles. Si « Hotel Rwanda » n’échappe pas à la règle en proposant un récit consensuel, linéaire et sans surprises, il faut toutefois souligner la qualité globale du film et de la reconstitution. Riche en émotion, le film de Terry George n’est pas non plus avare en violence. La grande force du film réside en fait à sa capacité à nous mettre mal à l’aise, à nous confronter avec notre propre passivité.

On se souviendra également de la remarquable prestation de Don Cheadle qui se voit enfin offrir un premier rôle d’envergure. Le reste du casting n’est pas en reste avec les présences remarquables de Sophie Okonedo, Nick Nolte et Joaquin Phoenix. A noter la présence anecdotique mais sympathique de Jean Reno.

Si le film est bien réalisé et plutôt dense avec plusieurs histoires parallèles, la pudeur et la retenue dans la mise en scène des massacres et l’absence de parti pris font du long-métrage de Terry George une œuvre trop lisse et perturbante de part son mutisme et sa légère hypocrisie.

Il serait toutefois dommage de s’arrêter à ces quelques défauts devant la qualité globale de la mise en scène, des comédiens, de l’histoire et surtout de sa volonté de nous faire réfléchir à notre propre conduite. Si « Hotel Rwanda » est prévisible, il reste un film tout à fait correct.

Va, vis et deviens







Récompensé au dernier Festival de Berlin dans le cadre du Panorama par le prix du jury et le prix du public, le long-métrage de Radu Mihaileanu est une merveille d’originalité, d’émotion, et de dépaysement.

Pour sauver son fils de la famine, une mère éthiopienne chrétienne pousse son fils de 9 ans à prendre la place d’un enfant juif mort pendant leur rapatriement vers Israël au milieu des années 80. Il doit se déclarer juif et mentir toute sa vie pour survivre, mais il n’oubliera jamais sa mère restée là-bas.

Si « va, vis et deviens » a pour fil conducteur l’amour, représenté sous de nombreuses formes, c’est aussi l’occasion de revenir sur une partie méconnue de l’Histoire récente d’Israël, période pendant laquelle les juifs blancs n’ont eu de cesse de manifester leur antagonisme envers leurs frères africains.

S’étalant de 1984 à nos jours, le film de Radu Mihaileanu (réalisateur de « Train de vie ») prend aussi le temps de montrer l’apprentissage du jeune Schlomo, de la langue à la connaissance de la religion, en passant par la découverte d’une autre culture, d’une autre géographie et de l’amour. Le titre lui-même du long-métrage revient sur ces différentes phases : « va » pour symboliser le départ et le voyage, « vis » correspondant plutôt à l’adolescence et tout le processus d’apprentissage qui y est lié, tandis que « deviens » est la fin de cet apprentissage et l’accomplissement de son destin. En ce sens, le film regorge de détails et de scènes clés au travers desquels passent de vives émotions (la lune, la marche pieds nus, etc.) et est montré son apprentissage (l’écriture, la douche, etc.).

« Va, vis et deviens » est également un long-métrage original parce on y voyage beaucoup (Afrique, Israël, Europe), on y entend différentes langues (yiddish, français, et dialectes africains) et on voit des paysages rares. En outre, le film distille avec adresse de grands moments d’émotions qui ne basculent jamais dans le misérabilisme et la facilité.

La densité du scénario entraîne une durée assez conséquente (2h25) qui, si elle est justifiée et se fait facilement oublier, propose parfois une curieuse et maladroite unité de temps, avec des passages de sa vie très développés et d’autre au contraire où le temps s’accélère. Mais le vrai seul défaut du film est peut-être de ne pas toujours parvenir à se détacher de son scénario, de prendre suffisamment de recul. Il en résulte une hésitation prolongée entre le docu-fiction pédagogique (la scène d’ouverture calme tout le monde) et le long-métrage poétique et émouvant.

Néanmoins, ces quelques imperfections ne retirent rien à la qualité globale du film, en particulier ses personnages, nombreux, attachants et originaux. Aidé par des dialogues remarquablement écrits, l’interprétation est remarquable et émouvante. Le rôle de Schlomo est alternativement incarné par Moshe Agazai (adolescent), Mosche Abebe (adolescent) et Sirak M. Sabahat (adulte). Il est vraiment merveilleux de retrouver dans chacun des interprètes la même détresse, la même angoisse, la même envie… un travail remarquable sur la direction des acteurs ! Roschdy Zem incarne à merveille et avec beaucoup de crédibilité un père adoptif ambitieux et sanguin tandis que Yaël Abecassis apporte beaucoup de douceur et de délicatesse. Roni Hadar est pleine de candeur et toute en beauté, et Rami Danon ainsi que Itzhac Adgar incarnent la sagesse absolue et la commisération salutaire.

Si l’on rajoute à tout cela une musique remarquable et solennelle qui mélange adroitement toutes les cultures croisées au cours du long-métrage, il devient évident pour tous que « vas, vis et deviens » est une œuvre trop rare pour la laissée passer inaperçue. Précipitez-vous au cinéma.