The Constant Gardener
Fernando Meirelles, après un début de carrière dans le clip, s’est fait remarquer à la suite de son troisième long-métrage, « La cité de Dieu », formidable tranche de vie d’un enfant devenu adulte au milieu des favellas. Le réalisateur brésilien nous revient cette fois-ci avec une adaptation d’un roman de John le Carré, véritable uppercut au cœur et au corps après les réjouissances accompagnant les fêtes de fin d’années.
Justin Quayle est un diplomate anglo-saxon très lisse et consensuel, dont la seule véritable passion semble être le jardinage. Au cours d’une conférence, il va faire la connaissance de la très bourgeoise mais très contestataire Tessa. Tout semble les opposer, mais l’amour ne se commande pas, et les voilà tous deux mariés et vivant au Kenya. Alors que Justin mène une carrière des plus tranquilles, Tessa s’interroge sur les pratiques des laboratoires pharmaceutiques et mène d’un peu trop près une enquête qui lui coûtera la vie. Justin est un homme brisé, n’ayant plus rien à perdre, et qui en essayant de mettre la main sur les travaux de sa femme va découvrir un horrible et cynique complot dirigé par de grands groupes pharmaceutiques.
John le Carré le confesse dans un message à la fin du générique : ce qu’il a raconté est bien en deçà de la vérité. Ce dont il parle ne correspond qu’à la face émergée de l’iceberg. Cette affirmation est effrayante tant les révélations du film sont déjà monstrueuses. On se sent idiot, impuissant devant ce qui constitue une des pires injustices de l’Histoire. On s’en veut de ne rien pouvoir faire, on est mal à l’aise devant des pratiques aussi malsaines. La rage et le malaise perdurent devant toutes les incohérences du système, devant toutes les atrocités latentes.
Heureusement, pour alléger le contenu de son film, Fernando Meirelles nous gratifie de paysages uniques, et de vues aériennes magistrales. Le plaisir scopique est indéniable et la valeur anthropologique et biologique du long-métrage est exceptionnelle. En plus de magnifiques territoires africains qui nous invitent au voyage, le réalisateur nous transporte grâce à son histoire à travers le monde, du Kenya au Soudan en passant par Londres et Berlin. Un voyage de sens dépaysant et rafraîchissant.
Si les paysages sont sublimes et sobrement mis en scène, la réalisation est quant à elle plutôt sophistiquée, à l’image de « la cité de Dieu ». Ancien clipeur, l’influence de ce style se ressent dans les images de Meirelles, que ce soit au travers des textures variées, des cadres destructurés, de l’utilisation de différents supports (caméra à l’épaule, DVD, 35 mm, etc.). La mise en scène est donc particulière et pas forcément des plus abordables. Si l’on veut y voir un effet de mode inutile, pourquoi pas, mais je persiste à dire que le film transpire le talent. Les comédiens sont sublimement mis en scène et Meirelles filme avec génie ce qui l’entoure.
Pour entériner définitivement la qualité supérieure et exceptionnelle de ce long-métrage, le réalisateur brésilien a su s’entourer de comédiens exceptionnels. On applaudira donc la prestation remarquable de l’immense Ralph Fiennes, décidemment à l’aise dans tous les rôles et dans tous les registres (il est aussi à l’affiche du dernier Harry Potter dans le rôle de Voldemort). Il campe à merveille ce personnage désabusé, n’ayant plus rien à perdre et dont la ténacité se révèlera payante. Il se dégage de sa froideur et de sa simplicité une douleur authentique. Pour lui donner la réplique, on trouve la belle et naturelle Rachel Weisz, déjà vue dans un tout autre registre avec « La momie » et sa suite, ou encore « Constantine ». Si son personnage de bourgeoise anarchiste n’a rien de bien original, sa prestation est touchante de vérité et de naturel. Les deux comédiens sont extrêmement crédibles et émouvants. Leur complicité et leur talent ne fait aucun doute. A noter les excellentes prestations de Danny Huston (Sandy), Hubert Koundé (vous vous souvenez peut-être de lui dans « la haine ») et Pete Postlethwaite.
« The constant gardener » parle magnifiquement d’amour, de vengeance et d’incompréhension. Ses révélations nous glacent le sang, ses injustices nous bouleversent, et ses personnages nous fascinent. Un grand film, par un grand réalisateur.
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