Mémoires d'une geisha
Grosse sortie du mois de mars, « mémoires d’une geisha » est l’adaptation par Rob Marshall du roman éponyme d’Arthur Golden. Longtemps laissé en suspend, le projet de porter à l’écran cette histoire traîne depuis l’achat des droits par Spielberg en 1998. C’est finalement le réalisateur de « Chicago » qui s’y colle, aidé par un budget confortable et une adaptation édulcorée.
Encore petites filles, Chiyo et sa sœur sont séparées puis vendues comme esclaves à des maisons de geishas. En grandissant, Chiyo suivra les enseignements difficiles et longs d’une école de geishas malgré la concurrence cruelle de sa rivale Hatsumomo. Elle deviendra finalement après des années de travail la belle et légendaire Sayuri, mais ne pourra jamais aimer celui qui l’a toujours fasciné.
Il y a deux problèmes majeurs dans ce film : un, ce ne sont que des chinoises qui jouent des japonaises, deux, seul l’anglais est de mise. Si l’on ajoute à ça une adaptation très grand public d’un roman pas toujours tendre, on peut se demander ce qui reste. Finalement, si vous passez outre les deux premiers défauts, vous passerez peut-être un agréable moment.
Il subsiste tout de même dans ce film de très belles images à l’esthétisme évident et à la grâce salvatrice. On sent un vrai effort dans la reconstitution et une vraie volonté de réalisme et d’authenticité dans les décors et lieux de tournages. L’ambiance est réussie et la musique de John Williams sonne comme toujours juste. La photo est superbe, les couleurs très riches, et la mise en scène globalement correcte.
La vraie satisfaction du long-métrage vient de ses trois interprètes chinoises, trois stars internationales éprouvées et remarquables dans leur registre. La geisha Sayuri, héroïne de cette histoire, est incarnée par la ravissante Zhang Ziyi qui décidemment se trouve dans tous les bons plans étiquetés « made in Asie ». A ses côtés, deux comédiennes exceptionnelles : Michelle Yeoh, qui joue Mameha (son mentor), et Gong Li, qui incarne Hatsumomo (sa rivale). On trouve également l’excellent Ken Watanabe, déjà vu dans « le dernier samouraï », pour leur donner la réplique.
Au final, on se dit que 2h20 pour arriver à une fin aussi rapide après un développement aussi épais, c’est un tantinet trop. Dommage, car le casting est exceptionnel et les images globalement réussies. « Mémoires d’une geisha » manque fondamentalement de génie et d’audace pour nous convaincre, malgré de vrais efforts qui méritent d’être soulignés.
Une adaptation édulcorée, dis-tu? Oh as-tu lu le book de Golden? difficile d'édulcorer encore une telle guimauve !Ce que j'avais préféré dans ce pavé, c'est la foultitude de détails sur les étoffes, les coiffures, les façons de draper le kimono... L'argument est lui, une Harlequinade ;-))
Marie
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