Bombón el perro
Après son remarqué « Historias Minimas » (Grand Prix du jury du Festival de San Sebastian et Goya du Meilleur film étranger de langue espagnole), « Bombón el perro » est le quatrième long-métrage du réalisateur argentin Carlos Sorin. Auréolé de plusieurs prix et sélectionné dans de prestigieux festivals, ce film dépaysant et authentique vaut vraiment la peine d’être vu malgré ses quelques petits défauts.
« Bombón el perro », c’est avant tout l’histoire de Juan Villegas, dit Coco, qui à 52 ans se retrouve au chômage après avoir travaillé 20 ans dans une station service. Vivant chez sa fille et essayant de vivre des couteaux qu’il fabrique, sa situation est précaire et ses économies limitées. La chance lui sourit enfin quand, après avoir dépanné une femme sur la route, il accepte, à la place de l’argent qu’il espérait, un superbe dogue argentin.
Cinéaste avant tout humaniste, Carlos Sorin s’éloigne du misérabilisme de « Historias minimas » et propose un long-métrage rafraîchissant, tendre et dépouillé. Les moments d’émotion s’enchaînent, toujours plein de simplicité, et cèdent même parfois leur place à l’humour. Si quelques longueurs viennent entacher le film vers la fin et que le réalisateur part dans plusieurs directions inutiles, ne vous privez pas de ce film simple et authentique.
Si Carlos Sorin ne va pas aussi loin que Cassavetes dans sa recherche de la spontanéité et de l’émotion à fleur de peau, l’utilisation d’une caméra très proche et intime crée une ambiance unique et très réaliste. Par ailleurs, les personnages très simples et traités de manière minimaliste sont interprétés magistralement par des comédiens amateurs dont la candeur et la simplicité renforcent un peu plus le sentiment de vérité.
« Bombón el perro » est certes un petit film à la portée limitée, mais il est indubitablement attachant, et dépaysant. Alors changez vous les idées avec un long-métrage minimaliste, intelligent qui vous laissera un grand sourire aux lèvres. La rentrée commence bien.