Grand Prix du festival de Cannes 2004, « Old Boy » est un long-métrage coréen exceptionnel qui, d’une part, méritait beaucoup plus la Palme d’Or, et d’autre part confirme la remarquable santé du cinéma asiatique en général, et sud-coréen en particulier.
L’histoire est celle de Oh Dae-Soo, enlevé à la fin des années 80 et séquestré pendant 15 ans. Cet homme sans histoire, marié et père de famille, n’a plus que la télévision comme lien avec l’extérieur. C’est cette même télévision qui lui apprendra le meurtre de sa femme dont il se retrouve accusé. N’étant plus habité que par un désir de vengeance, c’est sa rage intérieure qui lui permettra de survivre. Puis, du jour au lendemain, il est relâché, toujours sans explications. Il est alors contacté par celui qui semble être le responsable de tout ce qui lui est arrivé. Il lui propose de découvrir qui l’a enlevé et pourquoi.
Doté d’un scénario machiavélique, « Old Boy » impressionne également par sa mise en scène sombre et glaciale. Pervers, cruel et magistralement interprété par Choi Min-shik, le long-métrage de Park Chan-wook est une spirale d’humour et de violence démente. La complexité du scénario et des personnages est ahurissante, les couleurs sublimes et la musique envoûtante. La réalisation est éclectique, la narration éclatée. Park Chan-wook use et abuse de toutes les ficelles du cinéma, les revisite, pour offrir un mélange surréaliste et stylisé de thriller, horreur, combat et humour.