Été oblige, le cinéma pop-corn fleurit pour notre bon (« Spider man 2 ») et mauvais (« le Roi Arthur ») plaisir. C’est ainsi que nous arrive « Hellboy », proposé par Guillermo Del Toro (familier du concept de blockbuster), et tout auréolé d’un succès outre-atlantique astronomique.
Apparu sur Terre à cause d’une cérémonie obscure menée par des Nazis, Hellboy est recueilli encore bébé par le professeur Broom qui compte l’utiliser contre les forces du mal. L’apparition d’une créature maléfique va conduire Hellboy et l’organisation fédérale dont il dépend à découvrir un complot diabolique qui vise à la destruction de la planète.
Au-delà du scénario ennuyeux, c’est surtout l’absence chronique d’action qui entraîne Hellboy vers la médiocrité. Les scènes d’adrénaline se font désirer, et ce n’est pas une éternelle trame manichéenne qui fera passer l’ennui du spectateur. L’histoire mélange maladroitement nazis, Raspoutine et FBI pour un résultat qui ne vole jamais haut. Si l’on rajoute à l’ensemble un casting inégal, de mièvres scènes d’amour et l’oubli de traiter la pourtant fascinante dualité du héros, il ne reste pas grand-chose à sauver.
Et pourtant, le long-métrage de Guillermo Del Toro distille des dialogues souvent drôles (typique des séries B) et ne se prend jamais au sérieux. Bénéficiant d’effets spéciaux souvent hallucinants et d’une remarquable et jubilatoire performance de Ron Perlman, « Hellboy » évite de justesse le naufrage, mais l’ennui qu’il provoque en fait un film largement dispensable.