Le mythe du Roi Arthur connaît de nombreuses versions de son histoire. Tantôt héros, tantôt barbare, c’est une autre vision que nous propose Jerry Bruckheimer, producteur éminemment connu pour ses films musclés destinés à un public peu exigeant.
Censé être au plus proche de la réalité historique et archéologique, le film d’Antoine Fuqua (réalisateur de « Training Day ») se déroule il y a plus de 1500 ans, au Ve siècle, le début du Moyen-âge. L’Empire Romain a perdu de sa splendeur et va abandonner la Bretagne aux sanguinaires pirates Saxons qui se livrent à un pillage implacable au nord du mur d’Hadrien. Arthur et ses chevaliers, derniers défenseurs malgré eux des intérêts romains sur place, sont censés être libérés avec le départ de l’Empire. Mais l’Évêque censé les libérer leur impose au contraire une dernière tâche, une mission suicide : se rendre au nord des lignes pour escorter une famille de nobles romains, en plein territoire Guède, les premiers bretons, et alors que l’invasion Saxonne se fait toujours plus dangereuse.
« Le Roi Arthur » version Antoine Fuqua est inégal. S’il brille par de saisissantes images et par de remarquables comédiens, le reste est loin d’être inoubliable. L’histoire n’est pas fascinante (voire minable), certains dialogues et quelques scènes sont ridicules, et les batailles manquent de souffle et ont tendance à s’éterniser (trop de bataille tue la bataille). A des années lumières des contes et légendes, à l’opposé de la féerie celtique, « le Roi Arthur » est une débauche de violence et d’images spectaculaires où Genièvre est une farouche guerrière et les chevaliers de la table ronde des barbares. Un énième blockbuster estival, vite vu, vite oublié, même s’il propose ponctuellement de très bonnes choses.