28 semaines plus tard
Le long-métrage de Dany Boyle « 28 jours plus tard » avait à l’époque révolutionné le film de zombies avec des créatures enragées intelligentes et véloces. Malgré quelques errements narratifs, « 28 jours plus tard » demeure encore aujourd’hui très bon et la question se pose vraiment de savoir s’il avait besoin d’une suite. La réponse n’est pas évidente car si elle n’était pas du tout indispensable, ce qu’en a fait Juan Carlos Fresnadillo est tout simplement exceptionnel.
Alors que l’épidémie fait rage, Don patiente auprès de sa femme et d’autres survivants dans une ancienne ferme. Jusqu’au jour où une attaque le contraint à fuir, laissant derrière lui sa compagne présupposée morte et infectée. 28 semaines après la première contagion, la Grande-Bretagne commence sa reconstruction. Don fait partie des survivants et a l’immense privilège de retrouver ses enfants Andy et Tammy. Ensemble ils essaient de se reconstruire, jusqu’au jour où réapparaît de manière improbable la femme de Don. Pétri de culpabilité, sa recherche d’absolution va conduire les survivants et l’armée à affronter une deuxième vague d’enragés.
Si la manière dont revient l’épidémie peut tout aussi bien être perçue comme très romantique ou très mince, le fait est que nous revoilà dans un bain de sang des plus efficaces d’une heure et demie et interdit aux moins de 12 ans. Plus gore que terrifiant, le film est avant tout une métaphore assumée de l’interventionnisme américain, une belle relecture d’un genre cinématographique, et une plongée dans le cannibalisme le plus sanglant. Le film ne cesse de monter en puissance, accompagné par une musique remarquable, et même s’il souffre de quelques invraisemblances, il nous gratifie de grands moments de cinéma (la scène d’ouverture et celle dans le noir sont phénoménales).
Si la mécanique du film est classique (un jeu de course poursuite) elle est suffisamment ingénieuse et bien mise en scène par Juan Carlos Fresnadillo pour nous livrer au final un spectacle prenant, gore et terrifiant. Ce long-métrage fonctionne aussi très bien grâce à un éventail d’interprètes haut de gamme, avec en tête le monumental Robert Carlyle malheureusement trop absents ces derniers temps. A ses côtés on trouve Rose Byrne déjà vue dans « Sunshine » de… Dany Boyle. L’autre bonne surprise vient du duo frère et sœur joué respectivement par Mackintosh Muggleton et Imogen Poots (très prometteuse) décidemment bien dirigés par le metteur en scène espagnol.
Au final, « 28 semaines plus tard » est une très bonne surprise. Toutefois, de part son genre très codifié et son atrocité visuelle, il risque de n’intéresser qu’un public limité. La réponse quant à la possibilité d’une autre suite étant déjà amorcée par la fin du film, une seule question subsiste : A quand donc un « 28 mois plus tard » ?