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300





Sparte. Une philosophie, une ville, un art de la guerre. Sparte et la légendaire bataille des Thermopyles. Sparte et son roi Léonidas, qui, pour un idéal, un héritage séculaire, une ligne de conduite, emmène ses 300 meilleurs soldats à une mort certaine.

Nous sommes au Ve siècle avant Jésus-Christ. La Grèce est divisée et devient la cible du puissant Empire Perse, dirigé par Xerxès Ie, fils de Darios Ie. À la demande de soumission totale et d’un lourd tribut à payer, Léonidas répond par la force en tuant l’émissaire Perse, déclenchant ainsi une guerre qui semble perdue d’avance. Le roi part donc avec l’élite de son armée, sans le soutien de l’Assemblée et des Ephores. Leur haut fait guerrier et leur sacrifice conduiront la Grèce a enfin s’unir pour anéantir l’armée Perse et poser les premiers jalons de la démocratie.

C’est la bataille des Thermopyles qui a inspiré au génial Frank Miller (l’auteur des romans graphiques « Sin City ») une bande dessinée totalement culte et belliqueuse, « 300 », d’abord sortie en plusieurs parties en 1998 puis enfin publiée en un seul tome en 1999. D’un style épuré et radical, l’œuvre de Frank Miller ne s’embarrasse pas des contraintes historiques et narratives classiques et prend surtout comme prétexte une fantastique épopée guerrière pour nous parler de liberté et de démocratie.

On retrouve cette rhétorique dans le film éponyme de Zack Snyder qui reprend le même principe qui avait fait le succès de l’adaptation de « Sin City » : retranscrire presque image par image le découpage de la bande dessinée. Le montage et les angles choisis pour la mise en scène sont très fidèles à l’œuvre initiale : le cinéma est totalement au service de la bande dessinée. Il en découle par conséquent un léger chaos narratif car il n’y a pas vraiment de liant, pas vraiment d’épaisseur scénaristique. Tout est principalement centré autour de la bataille, même si certaines libertés ont été prises quant au matériau originel pour étoffer un tantinet l’histoire avec des ressorts politiques. Les puristes le regretteront peut-être, mais la volonté de prendre du recul par rapport aux scènes d’action permet au spectateur de souffler et au long-métrage de se permettre des écarts de rythme salutaires. Pour le reste, toutes les scènes clés de la bande dessinée sont magnifiquement adaptées : on retrouve les mêmes angles excessivement fuyants, une certaine science de l’exagération, l’abus des plongées et contre plongées, l’alternance de sublimes gros plans et plans d’ensemble, etc.

Il serait réducteur de parler du film en termes simplement guerriers, mais il faut savoir aussi de quoi l’on parle, de ce que le spectateur va voir : une bataille. Par conséquent, l’histoire du film, à l’instar de celle du roman graphique, est essentiellement centrée sur le champ de bataille, la gloire du combattant, l’exaltation guerrière totale. Inutile de se mentir, « 300 » est un film violent et obsessionnel, presque un prétexte pour légitimer la guerre au rang d’un art à part entière. Les personnages sont totalement déifiés, tantôt exubérants, tantôt décadents, dans la juste ligne de mire de Frank Miller. La chorégraphie des combats est époustouflante et magnifiée par une mise en scène inspirée et un montage efficace. L’adaptation cinématographique transcende l’univers de l’auteur, lui donne une vie, une âme.

Si l’ensemble tient aussi bien la route, c’est aussi grâce à des personnages très réussis et un casting judicieux car reposant exclusivement sur une communauté guerrière. Le roi Léonidas est incarné par Gerard Butler vu notamment dans le « Fantôme de l’Opéra » du médiocre Joel Schumacher. Ses capacités athlétiques, son penchant à hurler la moindre phrase et sa jouissance à l’idée de se battre font de lui l’interprète rêvé du personnage mythique. Pour lui donner la réplique, à part des figurants aux physiques de catcheurs, on croise le chemin de David Wenham – Faramir dans « le Seigneur des Anneaux » – et de la belle Lena Headey – déjà vue dans les « Frères Grimm »– qui campe à merveille l’épouse et reine de Sparte.

Le grand parti pris du film repose également sur un tournage intégralement en studio et une dose massive de postproduction. Le résultat ? Les images transpirent le numérique à un niveau rarement atteint. Le moindre élément du fond, le plus petit détail du ciel, chacune des couleurs et des nuances… Tout est faux. Au spectateur de décider si cela gêne ou non l’histoire. À l’instar du scénario où l’on sait d’avance que l’on ne va assister qu’à la narration d’une bataille, les producteurs assument totalement et mettent en avant la numérisation quasi totale du long-métrage. Que l’on aime ou pas, on ne peut toutefois que saluer le travail remarquable et les efforts pour créer un style unique et cohérent. Que l’on aime ou pas, on ne peut que s’incliner devant l’ingéniosité, la richesse de l’univers et les trouvailles visuelles de Frank Miller.

Oui, le film est bardé de défauts avec un casting constitué quasi exclusivement de brutes sculpturales, des dialogues minimalistes et sans grands reliefs dont la seule vocation est de réveiller la bête en nous. Oui, tout est numérique et grandiloquent.Oui, Zack Snyder fait souvent et lourdement référence aux « classiques » du genre (« Gladiator », « Braveheart », « Spartacus », etc.) et empreinte leur panache. Mais que l’on aime ou pas le genre, que l’on soit cinéphile ou pas, « 300 » est – objectivement – l’archétype même du film réussi car il va jusqu’au bout de son concept, car il assume totalement ses partis pris. Le long-métrage de Zack Snyder est ce qu’il est : une adaptation réussie d’un roman graphique des plus belliqueux. Cinématographiquement mineur, « 300 » appartient à cette catégorie de longs-métrages qui reposent aussi sur une philosophie filmique à part entière : tout assumer jusqu’au bout, aller au climax de son concept. Pari osé, pari réussi.

C’est ça, Sparte !
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